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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 17:18

Histoire de mai :

M. is dead. It’s been two years and yet I’m still wearing my wedding ring. I preserve our love from becoming a simple souvenir wearing this ring, keeping our pictures on the wall. And if someone asks the question, single or married, I don’t hesitate: I’m a married woman.

That is partly why I’m not at ease with single men who are a powerful threat: they could shake this brittle altar I have managed to build with the elusive relics of our love mixed with the large blocks of rock drawn from my mourning.

However, I dread the gentleman, I don’t mind the seducer. It might seem paradoxical. In fact, I don’t dread all kinds of men. I dread the ones I might like. I fear myself, not them. And I’ve never been attracted by seducers. I’ve always liked men like M., a bit shy, a bit awkward. So I dread the gentleman I might be tempted by, not the seducer, who is just pleasant to listen to, always a little too exaggerated, a little too ridiculous to be really menacing. 

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 00:16

ACTE I : ÇA A COMMENCÉ COMME ÇA

A la fin de chaque scène, on entend des bruits d’assiettes cassées au même instant les personnages se figent.

 

intro : le premier jour

Au loin

Salomé : Papa, papa, j’ai fait un cauchemar.

Mère : Marion va te recoucher, on est fatigué.

Père : Ce n’est rien ; j’y vais moi.

 

A nous

Marion :

Et le père monta dans sa chambre.

Quel âge lui donneriez-vous à cette enfant ? 9-10 ans, peut-être 11. En réalité Salomé avait 13 ans cette nuit-là, la première fois. Et elle m'a avoué son grand secret à 15, deux ans trop tard.

Vous devinez ce qui lui est arrivé n’est-ce pas ?

Moi aussi quand mon amie m'a dit son grand secret, j’étais excitée de le deviner. On éprouve toujours ce « malin plaisir » à être le premier à comprendre la fin de l’histoire. Je devinais avant même qu’elle ne le dise, je retrouvais les mots qu’elle n’osait pas dire. Et il y avait quelque chose de diabolique à jouir de ce secret. Je goûtais mon pouvoir. Je saurais la comprendre.

Je comprenais et j’en éprouvais de l’orgueil, je n’étais pas si naïve moi à 15 ans. A mesure qu'elle rentrait dans son passé, qu’elle redevenait devant moi l’enfant qui s’était laissée faire, moi je grandissais.

De son secret encore caché, elle m’avait dit depuis longtemps déjà « je crois que c’est ma faute ». D’octobre à mars, elle avait retenu ce secret, tout en me disant qu’elle en avait un et que c'était sa faute. Seuls ces mots s’échappaient : « je crois que c’est ma faute ». Ça aurait mis la puce à l’oreille de n’importe qui, "c'est ma faute", mais j’avais quinze ans. Au contraire, quand tout était enfin dit, ou plutôt quand il fut admis que j’avais bien compris, ce sont ces mots-là, « je crois que c’est ma faute », qui m’ont choquée : bien sûr que ce n’est pas ta faute, c’est bien connu, j’étais en colère, tous les gens le savent, c’est écrit dans les livres.

Nous les sages, nous savons que c’est mal.

Et elle, elle redevenait enfant. Le mal ne lui était pas si distinct.

Moi j’étais horrifiée, mais j’avais enfin un rôle. Et ce jour-là a fixé pour toujours les lois de notre relation. Elle serait l’enfant qui a besoin de moi : je lui dirais où est le bien, où est le mal, et d’où il risque de surgir. Elle me demanderait conseil à chaque tournant. Elle serait suppliante, sans défense, et je serais son guide.

J’ai grandi ce jour-là, mais je me suis aussi effacée pour toujours.

C’est moi qui lui donnerais tout inconditionnellement ; c’est moi qui l’aimerais au point de disparaître. Elle n’aurait pas su aimer ainsi. Il faudrait donc aimer pour deux. Pour la guider, il faudrait rester derrière elle, toujours prête à la rattraper. Il n’y aurait de place pour rien d’autre. Elle, l’enfant, elle vivrait.

Pourtant je vous vois déjà offusqués, comment pourrais-je me plaindre ? Comment puis-je oser ? C’est exactement ça, vous avez tout compris, depuis ce jour-là je n’ai plus eu ni le droit de me plaindre, ni celui d’agir. C’est moi qui l’ai suivie dans ses débauches.

Mais c’est son histoire à elle que je vais raconter, ne vous inquiétez pas.

Vous êtes dans le secret maintenant, je vous entraîne avec moi, taisez-vous, vous n’avez plus le droit qu’à ça, à vous taire et à la regarder se perdre.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 22:24

Lundi, premier jour de la semaine chez nous, mais déjà deuxième au Portugal; notre petit homme se prenait à rêver d’ailleurs un lundi matin après deux heures de vérification de données et trois emails bien tournés dans lesquels il s’était excusé personnellement de fautes que la compagnie avaient commises. Il imaginait le port de Lisbonne,  se transportait sur les navires de Magellan et Vasco de Gama, quand le téléphone le sortit de sa rêverie. « Hello Mister H., estou… I’m… calling from Lisboa, euh… Lisbon. » Lisbonne, le cœur de notre petit homme fit un bond. Quelle coïncidence extraordinaire !

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 22:18

Lundi, premier jour de la semaine chez nous, mais déjà deuxième au Portugal; notre petit homme se prenait à rêver d’ailleurs un lundi matin après deux heures de vérification de données et trois emails bien tournés dans lesquels il s’était excusé personnellement de fautes que la compagnie avaient commises. Il imaginait le port de Lisbonne,  se transportait sur les navires de Magellan et Vasco de Gama, quand le téléphone le sortit de sa rêverie. « Hello Mister H., estou… I’m… calling from Lisboa, euh… Lisbon. » Lisbonne, le cœur de notre petit homme fit un bond. Quelle coïncidence extraordinaire !

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 22:46

Quand la journée commençait bien, elle se terminait généralement mal.

Une fois arrivé au bureau, il ne levait plus la tête de ses dossiers, il ne communiquait avec les autres que par mail ou par téléphone. Plus de sourires, que des voix lointaines et sans visage. L’envie lui venait parfois de noter une petite phrase amicale à la fin de ses mails. Parfois même il la tapait en choisissant attentivement les mots en fonction du destinataire, ou plutôt des noms des destinataires. Il devait en effet leur envoyer des mails régulièrement en ne connaissant d’eux que leur nom : Amélie, i-e, du bureau de Londres était peut-être française, Albert, au nom désuet, était probablement au bord de la retraite. Le rythme de son travail ralentissait alors ; il regardait sa montre, et, bien vite, effaçait la phrase pour coller à sa place la sempiternelle formule de politesse, contrôle C, contrôle V : « Regards ».

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 12:08

 Chapitre 1 : le déclic

Au départ : « tell me the truth » dès que je pose ma joue sur l’oreiller. Et tout de suite j’éternue. C’est la question qui me fait éternuer ou bien l’entrée en rêve peut-être. « tell me the truth » et cela n’a rien à voir avec la suite.

Je parle anglais dans mes rêves. Mes hommes sont de tous les horizons anglophones, Angleterre, Etats-Unis, Canada. De vrais romans de gare, comme ceux dont je me moque quand j’en découvre chez une amie. Je n’en lis pas mais j’en fabrique en série : une histoire est infiniment recommencée jusqu’à l’épuisement. Elle peut durer des mois et puis un jour elle dérape; à partir d’une bribe de la première aventure, une nouvelle histoire commence.

 

 

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 11:54

Histoire fantastique

 

Une histoire comme ça d’un petit homme qui s’en allait le matin à pieds. Quand le printemps revenait, il était très content d’avoir 10 minutes de marche avant d’atteindre le métro. Il observait les rares passants de l’aube, les laveurs de rues et les travailleurs qui comme lui devaient se lever si tôt pour commuter loin loin de Paris.

Le printemps faisait lever les têtes : les gens, qui, tout l’hiver, finissait leur nuit pendant les deux premières heures de la matinée, les yeux fixés sur leurs chaussures, lâchaient maintenant leurs rêves ou cauchemars et s’ouvraient au monde réel un peu plus tôt. Le petit homme recevait les sourires et chargeait sa bonne humeur pour la journée. Il se pressait de se remplir de bonne humeur avant 8 heures car alors la vie qui l’attendait ne donnerait plus l’occasion de recharger. 

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